LE TOURISME À ANGKOR

UNE DÉSILLUSION DE MASSE

En 1992, la cité khmère, qui n'attire que 40 000 visiteurs par an, est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Depuis, le tourisme n'a eu de cesse de progresser pour devenir un pôle économique majeur du Cambodge. Ces cinq dernières années, le secteur a fait un nouveau bond en s'ouvrant aux marchés chinois et sud-coréen, générant un nombre de visiteurs jamais vu à Angkor.

Alors que ce devait être une opportunité pour la population, ce tourisme outrancier commence à nuire aussi bien à l'économie qu'au site en lui-même.

En 2016, plus de 5 millions de personnes sont allées se fondre dans la masse pour explorer la cité khmère. Il en découle une surexploitation des temples qui met en péril leurs structures et fragilise les gravures.

La prolifération des bus et tuk-tuks qui défilent entre les temples a provoqué une hausse majeure de la pollution, tandis que la poésie des lieux a laissé place à une armée de bâtons à selfies en quête d'un coucher de soleil.

À cette foule s'ajoutent les Cambodgiens qui tentent de profiter de cette manne financière en vendant des boissons et en dirigeant les visiteurs vers les magasins de souvenirs. Leurs enfants, plutôt que d'être à l'école, sont mis également à contribution et vendent cartes postales et autres babioles.